Surtout, ne pas quitter La Palma sans passer une matinée sur le site du nouveau volcan Tajogaite. C’est LE VOLCAN tout fraîchement sorti de terre. Un évènement planétaire.
Le site ressemble à des pistes de skis peintes en noir, immense, sur fond de mer et de lave noire, le cratère qui n’existait pas avant l’automne 2021. « Il faut s’imaginer ce paysage sans le volcan, dit le guide, avant, des forêts de pins, des bananeraies, des hameaux, des fermes, là des vignes et une cave que je faisai visiter, les habitants sont partis le matin à la plage et n’ont pu revenir chez eux le soir, personne n’y croyait, l’éruption a duré 85 jours et a changé la vie de plus de 30000 personnes. »
Le paysage noir s’étale devant nos yeux jusqu’à la mer, les collines noires de cendres en couche épaisse sous les anciennes barres rocheuses, les arbres, pins canariens qui n’ont pas vraiment brulé et ont rapidement repris vie, les coulées de lave, désertes, qui ont agrandi le territoire de l’île dans la mer, et le volcan avec ses différentes bouches secondaires, son air de soufre et ses effondrements. Près de la mer Puerto Nao, toujours interdit, les gaz mortels sous le sol, partout, dans les égouts, remontent par les canalisations d’eau, les cendres chaudes encore, trop chaudes, la route, reconstruite, passe entre des murailles de lave noire brillante de fraîcheur, les maisons à moitié enfouies, recouvertes…
Pas de morts ici, dans cette vallée de l’Aridane très peuplée et poumon économique de l’île, mais les gens ont tout perdu, enfoui sous les couches de lave noire.
« Cette éruption ne fait pas que des malheureux, reprend-il, et il évoque les grands propriétaires, les aides de l’Europe et de l’état espagnol, leur redistribution, la pagaille sociale induite …
Une étonnante matinée, brillante, du noir sous un beau soleil.