Les panneaux des stations du parcours « urbain » dans les rues du village d’Orulo, au pied de hautes falaises, retracent l’histoire de l’embarquement des bananes par un téléphérique arrivant à la jetée, le bossoir, construite sur les rochers et celle de l’immigration vers le Venezuela des habitants de ce village fuyant dans de grandes barques les sècheresses régulières et n’en revenant pas, ou n’y arrivant pas… ou en revenant riche pour planter les bananiers.
Aujourd’hui la jetée de 1905 (el pescante) n’existe plus, seuls quelques gros piliers de béton subsistent dans les vagues éternelles, et on ne trouve plus trace du petit téléphérique dans la longue montée d’escaliers qui conduit à Orulo depuis Hermigua, longeant les longs tubes canalisant l’irrigation de parcelles en parcelles par de nombreuses vannes de bonne dimension. Un droit de l’eau qui semble vital pour cette culture et les habitants, un droit qui régit sûrement l’ensemble des relations sociales ancestrales et familiales.
Ce petit village en balcon sur l’océan a une apparence bien sympathique, ruelles blanches ou teintes pastel, rues pavées dormantes sous le soleil, petit collège, une vie de village semblant relativement aisé, culture des bananes et tourisme en activité principale. De temps à autre on peut y entendre les sifflements parlés de quelques habitants faisant survivre une tradition ancestrale qui, entre autre, a donné bien du mal aux milices de Franco.(El silbo, aujourd'hui en enseignement obligatoire à l'école élémentaire et secondaire)
Le sol des plantations en plein air (pas de serres ici car peut-être trop de vent ?) est enrichi et protégé de l'évaporation par les déchets des bananiers ayant accompli leur tache productive. Les régimes de bananes sont lourds, très lourds, enveloppés de sacs en plastique et soutenus par des perches métalliques ou en bois, les fleurs sont rouges sous ces énormes grappes et la récolte à la main, régime par régime, à remonter en bord de route, doit être harassante sur ces escaliers raides ou échelles verticales.
Une super balade très grimpante avec vue sur la mer, remplie de vannes et sans paquebot… (Oui, c’est une idée fixe !)