Dimanche de Janvier à Puerto del Rosario. 13h, les restaurants du « Puerto de los cruceros » (paquebots) sont pleins à craquer. Tiens, nouveau paysage, j’hésite, le paquebot, ce n’est plus le même depuis avant hier… Des groupes de 4, 5, 6 personnes ou plus, aux cheveux grisonnants et à l’embonpoint florissant, se pressent autour des tables en attente de sangria, de paella ou encore de ce délicieux fromage de chèvre local « el Majorero » cuit à la braise avec la sauce rouge ou verte, « mojo rojo o verde ».
Manifestement descendus de ce grand immeuble flottant, je veux dire les mangeurs de fromages, pas les fromages qui eux descendent des chèvres, gloires de l'île, l'ancien nom de cette ville n'était-il pas Puerto Cabres ? Un changement de nom par des notables, vieux boucs jugeant humiliant de s'appeler chèvre et gommant ainsi plus de 500 ans du passé de ce lieu !
Plus au nord, loin de cette micro-économie locale de l’accueil, vers l’usine de désalinisation de l’eau de mer, autour des anciens fours à chaux, « los hornos de cal » le front de mer est plus sauvage, plus désert, léché par les vagues qui jettent leur écume dans des piscines aménagées ou des plagettes intimes. Ici, les restaurants sont plus espagnols et familiaux, la paella du dimanche, les réunions familiales ou entre amis, nettement plus couleur locale. Les enfants jouent au foot sur les jetées, dans les rues, quelques surfeurs s’essayent dans les vagues somme toute tranquilles aujourd’hui. Le soleil brille sous le vent, éclaire ces anciennes constructions des années 40 que l’on retrouve aussi dans toute l’île. Et ce matin, je découvre cet audio guide qui commente les concepts des statues de cette ville et quelques autres curiosités locales.
Nous passons devant le Centre d’Art contemporain Juan Ismael Mora, surréaliste canarien, dommage, fermé en fin de semaine.