Avril 2025

15 avril - Messine

Palerme - 8h : Le chauffeur de taxi "clandestino regular" nous cueille à la sortie du port et nous amène à la gare tout en jouant le guide touristique en "italofrançais" pour nommer les nombreux palais et monuments qui longent la longue avenue menant à la gare, moderne, propre, animée. 
La voie ferrée suit la mer, agréable succession de plagettes, falaises, rochers, un parc naturel montagneux, au loin en mer les îles Eoliennes, le stromboli, noyés dans la brume. Les champs de citronniers, orangers, oliviers se succèdent, de plus en plus nombreux, de plus en plus grands. Avant Messine, Milazzo, le port vers les îles mais aussi une très grande raffinerie de pétrole. 
Messine en bordure du détroit est une ville en pente, élevée en hauteur sur les collines dominant la mer. 
A explorer demain.

 

14 avril - Naples

Lundi 15 avril – En attendant le port de Palerme – 5h30-Mer Tyrrhénienne

Nuit sombre, mer un peu agitée, bateau « pétole ». Au loin les lumières d’un autre ferry qui ne nous lâche pas…
Hier, la ligne 1 du métro (superbe) nous mène jusqu’à la Via Lérida, et après quelques centaines de mètres d’escaliers roulants nous émergeons dans le vieux Naples des guides touristiques. Nous laissons les sacs dans un magasin de chaussures (Merci « Bounge », l’Uber des déposes bagages) et
journée sous un ciel morose, un peu longuette d’autant que l’accueil du ferry à 18h au port est déplorable, inexistant, discourtois, bref totalement naze !
Le quartier espagnol se partage entre ruelles étroites bondées de restaurants et de boutiques et ruelles vides qui puent la misère au sens propre et figuré. Même les fresques respirent la dèche… Rien de bien nouveau. Comment s’en sortir lorsque l’on nait ici, entre linge suspendu aux fenêtres et cours intérieures délabrées toujours humides et sombres, à la limite de l’effondrement. Une grande artère piétonne moderne (Via Lérida) le longe, domaine des vendeurs ambulants indiens ou pakistanais, mais comment et pourquoi tous ces amas de coques de téléphone, plusieurs centaines au moins sur chaque chariot… que se cache –t-il derrière ?
Tiens « Grande galerie d’art nationale » Caravage, etc... et une expo Warhol. Ah on va trouver notre bonheur au calme… Splasch ! Fermé le lundi ! On se met à l’abri de la foule sur une placette peu fréquentée.

A côté, foule, bruits, odeurs, smartphones en main, boutiques de luxe et misère sur le trottoir, sollicitations diverses…, la vie ?
Journée en demi-teinte dans un environnement hyper pollué.

Mais Naples… je reste sur ma faim, cette grande ville m’attire, y revenir plus longtemps ? C’est un autre voyage.

Scooter naples

13 avril - Pompéi

Cette ville romaine est finalement très peuplée malgré son étendue et nous y arrivons tard, longue queue, pas de connexion sur place pour acheter les billets en ligne... Repartir ? Retourner ? Heureusement que non, et c'est en râlant et sniffant que nous franchissons enfin le portillon vers 13h30. Etonnement, émerveillement devant l'accumulation bien ordonnée de ces grandes villas avec jardin, ces rues aux pavés inégaux qui rendent la marche difficile (nous dépassons largement notre jauge habituelle de 5km). Mais quel site ! Malgré la fatigue, l'on se laisse emporter dans ce foisonnement de colonnades luxueuses, sans oublier de penser à ceux et celles qui les ont érigées... comme de juste, nous devons relativiser cette démocratie romaine esclavagiste...C'est à eux que nous devons ces merveilles et non aux riches propriétaires dee ces grands jardins luxuriants. Artistes et bâtisseurs s'y mélangent et leurs fresques nous regardent passer...
Leurs corps moulés dans les poses de leur mort sont effrayants... et si une éruption venait, là, en ce moment...
Pompéi, 3h, le temps d'explorer partiellement la région 1... et il y en a 10 avec les grandes villas. C'est dire le temps nécessaire à y consacrer. Je suppose que les amoureux de ces fresques y reviennent souvent.

 

Une ville bien peuplée
Rue peupleeDevenues intemporelles, elles nous regardent passer

Fresques
 

12 avril - Ercolano 4

Nous resterons donc deux jours de plus à Herculanum et franchissons notre rubicon pour nous installer dans l'autre partie de la ville, beaucoup plus riche semble-t-il. Villa Battista qui a une belle terrasse avec vue sur la baie et le Vésuve caché ce matin par d'épais nuages, fait partie d'une succession de très grandes maisons particulières des 18 et 19ème siècle, voire palais  installées sur cette grande avenue près de la mer. A se toucher, témoins d'une époque fastueuse; aujourd'hui, elles sont tranformées en hôtels de luxe. Un contraste saisissant avec le quartier Résina même si cette très longue avenue porte le même nom de l'autre côté des ruines.
Journée tout de même ensoleillée pour un bon moment à la plage proche, sable noir et un peu bétonnée. Chaises longues accueillantes pour nos carcasses enfiévrées.

 

Villa Battista 
Villa battista

11 avril - Ercolano 3

La crève aidant, nous avançons lentement et ce n'est qu'aujourd'hui que nous partons à la découverte des ruines. Situation centrale, recouvertes pour une bonne partie par les constrctions de la nouvelle ville. Ercolano (anciennement Resina) semble divisée en deux parties séparées par l'avenue centrale qui mène de la gare (Scavi) à l'entrée du parc archéologique, creusé en contrebas ,environ à 50m de profondeur. La vue d'en haut permet de voir l'importance des dégats et, sur l'ancienne plage, les ossements des fuyards qui tentèrent de rejoindre la mer avec une barque, ils n'ont pas eu le temps... et s'il y avait une éruption maintenant, là, aujourdhui ? On nous dit que le Vésuve est le volcan le plus dangereux au monde... Je me vois bien pétrifié pour l'éternité... cela peut avoir un certain charme...
Bon, en bas, les maisons se succèdent plus ou moins conservées, plus ou moins expliquées et on s'y perd un peu dans tous ces cailloux... et ces atriums, trictiniums, impluvium et autres cubiculum... l'histoire romaine est une vraie mine d'or et ces fouilles véritablement entamées en 1927 restent encore très prometteuses. De nombreux espaces sont fermés ce qui est un peu décevant pour la visite.
A la mi-journée, beajucoup de groupes, de scolaires, de touristes, il est temps pour nous de rentrer voir ailleurs;

Un réseau bien carré !

Ruines

Un réseau un peu plus mou...Compteurs

10 avril - Ercolano 2

Au premier regard, on se dit, tiens une échafaudage destroy, c'est la misère ici... Ah l' Italie !
Ben non!
« Ercolano vintage » au cœur de ce marché, une œuvre d’art monumentale étonnante et remarquable, sûrement financée par Lewis. (Voir des photos ici). Mais plus qu'une oeuvre d'art. Où l'on découvre ce marché du vintage apparemment très connu en Italie et en Europe par le milieu de la frippe et du cinéma qui s'approvisionne là pour certains films. On y trouve de tout question  vêtements et accessoires, surplus de l'armée américaine, fourrures et robes Chanel, des jeans des années soixante-dix aux chaussures Manolo Blanick, des sacs en cuir verni bon ton aux chapeaux de laine des combattants afghans. 
"Très populaire auprès des jeunes de tout Naples, bien sûr, et auprès des costumiers de Cinecittà : les costumes de scène de films tels que « Les cent pas », « Le meilleur de la jeunesse », « D’abord, donne-moi un baiser » viennent de Resina, pour n’en nommer que quelques-uns" nous dit la doc.
Où l'on apprend également que la commune s'appelait autrefois Résina avent le changement de nom apportant un grande célébrité au site.

 

Vintage resna

9 avril - Ercolano 1

Arrivée vers 10h dans la baie devant le Vésuve, et quelques photos incontournables plus tard, nous voilà devant la gare centrale de Naples, très grande on pourrait s'en douter, beaucoup de monde… trouver le train pour Ercolano est très facile, trajet assez court et arrivée dans une ville bien populaire au prime abord, hébergement aux portes du site antique où il y a la queue à cette heure-ci (13h). Le studio Résina n’est pas très cool pour nous avec sa carte qui coupe l’électricité, toute, ou qui laisse allumé des lampes sans interrupteur… pas évident pour nos nuits différenciées ! Bon, on s’adapte.
Le quartier est très populaire, pas très propre, voire sale. Cours intérieures et façades dégradées, grands portails de bois fatigués, trottoirs pavés déglingués rappellent le centre Havane à Cuba. Le marché voisin sent la débrouille plein nez, à voir en matinée quand les commerces alimentaires seront ouverts. Petite épicerie pour des spaghettis al pesto, à la casa, ce qui changera des paninis et autres pizzas ultra majoritaires dans l’alimentation de rue ici. Pas de salade variée en vue… légumes et fruits semblent rares sur les étals.

Vesuve

9 avril - Quelque part entre Cagliari et Naples

Quelque part en mer entre Cagliari et Naples

« Pétole » dit le marin quand il y a calme plat ( ce mot me plait vraiment… il devrait au moins faire le titre d’un chapitre dans le prochain roman).
Le long ferry de Grimaldi glisse doucement sur l’eau, seul le léger soufflement de la climatisation parvient à mes oreilles. Par la fenêtre hublot, une lueur légère, je suppose qu’elle provient de l’éclairage extérieur de ce bateau de 10 étages dont 6 réservés au garage des véhicules. Sur les niveaux 7 et 8, les cabines, de standard à suite de luxe, intérieures ou extérieures, le 9 c’est toute la vie marchande du transit, resto, peluches, cafète et télé italienne. Le 10 c’est en haut sous les cheminées fumantes, la piscine fermée et le pont ouvert aux vents.
Nous on est ici la 7008 standard (voir la photo), avec une grande fenêtre donnant sur l’eau entre deux couchettes confortables, salle d’eau et tablette bureau. Fonctionnel et pas désagréable.
Hier à Cagliari, balade et attente vu le décalage entre le « check out » de la chambre et le « check in » du bateau vers 17h. « Embarco Grimaldi » : après le temps mort devant les bateaux de l’armée, un cheminement laborieux entre chien renifleur, agents de sécurité d’Italia, du port, du bateau…
Ouf, ils me laissent le Laguiole, je vais pourvoir le planter entre les omoplates du capitaine… !
Beau point de vue sur la ville et son environnement de mer et de collines depuis le « Bastione di San Rémy » … après un certain nombre de marches dans les ruelles pentues de la vieille ville. Courte balade adaptée à cette demi-journée de transit. Le ficcus géant (Ficus macrophylla) de la « Piazza Giacomo Matteotti » est vraiment remarquable.
Cafouillage pour trouver une consigne à bagages, finalement elle est nichée dans un couloir du tabac/bazar de la salle d’attente des bus urbains, tenu par un Pakistanais… merci gogole, y a pas à dire on le critique mais c’est bien commode. 7 euros l’un pour la demi-journée, c’est pas donné ! Et les toilettes proches, 1 euro le pipi… bon, ne pas trop boire… c’est pas donné non plus !

 

Ficus geant largeHublot grimaldi naples

8 avril - 7h - Cagliari - Pallazo Chiara

Notre premier ferry de ce voyage, visiblement un ancien paquebot recyclé de 600 cabines. La piscine devait être trop petite et il a été relégué à la basse besogne du transport quotidien des vacanciers qui vont en Sardaigne. Déco "waltdynesque" en polystirène, de très mauvais goût. La moité du bateau est fermée. Contrôle des bagages comme pour les avions... on me prend mes ciseaux..."trop long" dit la préposée. Soit, je ne pourrai pas les planter dans le dos du capitaine. (Mais il me reste le couteau, un laguiole pliant, quelle n'a pas vu ou qui n'est pas assez long pour envoyer ad patres le dit capitaine du ferry...) Voilà encore un projet raté!
Cabine confortable, sans hublot, mais bien climatisée et bien équipée. Sur le pont ouvert du neuvième étage, on peut voir la mer, les côtes, sentir le vent...
"Pétole" avait dit Fred, effectivement c'est pétole, calme plat, un peu plus agité au matin à l'arrivée à Porto Torrès au nord de la Sardaigne.
Bus puis train jusqu'à Cagliari arrivée vers 13h.
Poussée d'adrénaline ! J'ai oublié le petit sac à dos dans la navette du port ! Guy, tu n'es pas enore vraiment dans ce voyage ! Heureusement le sac revient au retour de la navette, grâce à l'amabilité des personnels du terminal qui téléphonent rapidement au chauffeur. L'adrénaline retombe aussi sec.
Traversée de la Sardaigne du nord au sud, vastes plaines ou collines au milieu de montagnettes, anciens volcans côniquies ou plats, chênes lièges et oliviers, vaches et moutons. Bon rien de très remarquable. Train confortable.
Cagliari, ville provinciale sans histoire.
Bus de ville et petite marche pour gagner le "Palazzo Chiara", nom un peu pompeux pour cette (belle et confortable) chambre dans une petite maison d'hôtes qui en compte 4, près du centre dans un quartier résidentiel.
Ce soir on "referryte" vers Naples. Arivée dans la baie à 10h demain matin.

 

 

Haaa le Moby Ike ! Tyrenia genes

Jeux de lignes petit matin

Ferry genes porto torres personnalise

5 avril 5h28 - Chez Nadège, Fred, et Batiste aux Veyans près de Grasse.

Voilà,demain soir 20h30, embarquement à Gênes après une journée passée en famille sur la plage de San Remo. Arrivée à Porto Torrès le lendemain matin vers 8h puis traversée de la Sardaigne pour rejondre Cagliari. Fred, marin chevronné de cettepartie de la méditerrannée regarde pour nous la météo marine, "pétole,pétole,pétole !" répète-t-il devant nos yeux étonnés. Grand calme, heureusement. Il explique: "Si lesvagues sont longues dans un océan, ( low...low...) elles sont courtes en méditerrannée (low/splach...low/splach !) et parfois très profondes." et sensuit quelques histoires de marin bien sûr...
"Bonifacio, le détroit, les bouches, c'est le plus terrible !" fçon de terminer son propos...
Et soudain, ce paramètre prend de la place dans nos têtes de voyageurs résolus à ne se déplacer
quasiment qu'en ferrys durant ce mois et demi d'îles méditerranéennes. 
Des souvenirs remontent à la surface de l'eau, une nuit à surfer sur les vagues du Pacifique, Golfe des Peines ( Sud Chili)...nausées et sacs plastiques...
Bon,"pétole" heureusement pour cette nuit du dimanche au lundi...
Ausitôt, je me lance dans l'exploration de la météo marine, cette inconnue qu'il faudra surveiller.
METEO BONIFACIO par Météo-France - Prévisions Météo gratuites à 15 jours sur toutes les villes

Bulletin meteo 6 avril

Carte meteo marine corse sardaigne

 

2 avril - 5h15 - La Glorie - Montréal d'Aude

Comment dans ce voyage ne pas penser à ce héros mythique de l'Antiquité grecque et ne pas en profiter pour relire ses classiques.

Ulysse, mon pauvre Ulysse, héro de ma classe de sixième… que n'as-tu connu l'époque des ferrys pour tes péripéties méditerranéennes, une époque ou les barges antiques étaient révolues, remplacées par des transbordeurs réguliers permettant de passer facilement d'île en île sous le ciel bleu des mers ioniennes,... Avec les ferrys, Pénélope n'aurait pas attendu de longues années à broder sa couverture et lorgner par la meurtrière de son donjon...
Aurais-tu été plus heureux de la retrouver plus rapidement ? Tes aventures guerrières s'en seraient-elles trouvées minorées ?
Aurais-tu vu comme moi ces côtes découpées, ces falaises rouges et or sous le soleil réchauffant puissamment la planète,  ces baies angéliques, idylliques, paradisiaques comme disent les pages internet des agences de tourisme, ces plages sans pareille aux noms tirés de tes voyages légendaires, ces ciels toujours bleus ?
Aurais-tu résisté aux chants des sirènes ?

Aurais-tu vu ces plages souillées par les poissons plastifiés... l'estomac rempli de microbilles ?..
Aurais-tu vu ces corps flottants issus des côtes sud de ta mer si chérie... femmes, enfants, jeunes hommes ayant cru à l'eldorado ailleurs, loin de leurs villages… ?
Aurais-tu senti cette odeur mazoutée dans les ports aux eaux huileuses... et entendu les sons des accostages bruyants, les rétropédalages des moteurs, les chocs des passerelles sur la pierre du quai, le vrombissement des véhicules pressés de sortir de la cale… ?
Aurais-tu vu ces forêts et ces maisons détruites par les incendies géants… ?
Aurais-tu vu ces maisons effondrées sous le sable rampant des plages… ?

Aurais-tu rencontré cet inconnu du ferry-boat que je recherche au fil de ce voyage initiatique...
Aurais-tu témoigné de son passage sur Ithaque, ... et d'autres îles encore… ?
Aurais-tu demandé à Zeus de le guider, de l'arrêter dans ses errements… ?
Aurais-tu rencontré également Gahâlidé Sémouzâh, ce puissant Djinn supplétif des dieux de ton antique époque... ?

Ulysse sirenesUlysse lié au mât de son navire pour ne pas céder au chant des sirènes. Musée national archéologique d'Athènes (inv. 1130).

20 mars - 4h36 - La Glorie - Montréal d'Aude

C’est sans oublier le contexte mondial actuel, catastrophique, terrifiant, que je prépare ce voyage qui viendra je l’espère gommer un déménagement fastidieux voulu et raisonné pour préparer les situations futures.
Pour celles et ceux qui n’ont pas suivi, nous avons quitté Fenouillet pour Montréal… dans l’Aude. Une maison de plein pied, sans histoire, dans une petite résidence dite « Sous le soleil » mais en réalité située sur le versant nord ouest de ce  village perché de 2300 habitants, avec terrain, pas très grande, qu’il faudra un petit peu aménager et y  ajouter de l’espace pour se donner plus d’air, et un terrain à transformer en jardin d’agrément et potager.  Pleine vue sur le Lauragais et la Montagne Noire.
Un voyage bienvenu placé sous le signe des Ferrys, (ferries, ferryboats, comme vous voulez), sillonnant toutes ces eaux méditerranéennes à la riche histoire peuplée des légendes gréco-romaines et judéo-chrétiennes et à la riche actualité économique, sociale, politique, guerrière...
Embarquement prévu à Gênes après un passage de quelques jours à Grasse chez Batiste, ce petit fils tardif de 2 ans et demi maintenant, voulu par Fred et Nadège.

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